Egalité femmes-hommes

L’ESS peut mieux faire !

L’égalité : au coeur, mais encore à l’horizon

Il faut déjà regarder le verre à moitié plein : un poste de dirigeant.e sur deux est détenu par une femme. L’écart de salaire à équivalent temps plein entre hommes et femmes n’est « que » de 16  % dans l’ESS contre 18 % en France…
Mais, dans le verre à moitié vide, les dirigeantes sont surtout secrétaires (54 %) et beaucoup moins trésorières (38 %) ou présidentes (37 %). Les écarts de salaire restent significatifs. Un plafond de verre résiste dans l’accès aux postes de cadres ou de dirigeant.e.s. Comme l’indique la dernière étude du CNCRESS : « l’ESS n’échappe pas aux inégalités femmes-hommes ».
Pourtant l’égalité est au cœur des valeurs de l’ESS. Longtemps minoré, l’enjeu est désormais reconnu et affiché… parce que les femmes réagissent,

 qu’elles bousculent le secteur. Un « manifeste pour en finir avec le sexisme dans l’ESS » vient même d’être publié. Les structures sont interpellées, et ne peuvent plus dire comme avant que « les choses se feront naturellement ». Le défi n’est pas seulement de renforcer la place des femmes dans les instances de gouvernance. Il est aussi de valoriser ces métiers dits « féminins », souvent précaires, à temps partiel, à faibles salaires, qui constituent l’essentiel de l’emploi des femmes dans l’ESS. Ce sont pourtant des métiers vitaux qui touchent à l’accompagnement des personnes fragilisées (personnes âgées, en situation de handicap, isolées, etc.), des métiers dont la société, du fait du vieillissement de la population, aura de plus en plus besoin. À l’ESS d’être motrice pour faire évoluer les choses !

Le saviez-vous ?

Coopérer ça rapporte !
D’après une recherche-action menée par les coopératives d’activités et d’emploi Oxalis et Coopaname, le revenu des femmes est multiplié par 3 lorsqu’elles travaillent en collectif (collectif de marque, réponse commune à un appel d’offres…) alors que celui des hommes n’est multiplié que par 1,6 dans la même situation.

Vive les épicènes !
Ne dîtes plus « un homme = une voix » mais « une personne = une voix ». Certains vont plus loin en proposant des épicènes, ces noms qui ont la même forme aux deux genres (élève, enfant, etc.) pour remplacer des mots genrés : « Musiquiste » pour musicien et musicienne, « Coopérativiste » pour coopérateur et coopératrice.

Pour aller plus loin : 

Encore du pain sur la planche ! 

Pour que l’égalité rentre totalement dans les faits, il y a encore un long chemin à faire… À petits pas ou à grandes enjambées, de nombreuses structures de l’ESS se rendent aujourd’hui compte qu’elles ne peuvent pas faire comme si il n’y avait pas de problème…

Initiatives tous azimuts

Food 2 rue

Créer une franchise solidaire dans le secteur de la cuisine de rue ; développer des modèles d’alimentation accessibles et durables ; accompagner des femmes éloignées de l’emploi vers l’entrepreneuriat : voilà le triple credo de Food 2 rue, un « incubateur culinaire d’insertion » articulé autour d’une coopérative d’activité et d’un chantier d’insertion par l’activité économique.

www.food2rue.org

Coopaname

La coopérative d’activités et d’emploi de Paris a voté à l’unanimité lors de son assemblée générale de 2018 la refonte de ses statuts pour intégrer, entre autres, le principe de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans son préambule, ainsi qu’une reformulation de l’ensemble des statuts afin de démasculiniser le texte initial. Une manière d’affirmer ses valeurs tout en menant une réflexion de fond sur le sujet.

www.coopaname.coop

Alternatives économiques

Le mensuel, en Scop, s’est posé la question de la visibilité des femmes dans ses pages : « L’état des lieux que nous avons établi était peu réjouissant. Dans trois numéros sur six, 100 % des experts interrogés sont des hommes… » Après concertation et prise de conscience, le magazine s’est fixé un objectif de féminisation de l’expertise de 40 % en moyenne, sans descendre en dessous de 30 %.

www.alternatives-economiques.fr

Fleurs de cocagne

Née en 2014 à Avrainville (91) dans le giron du réseau Jardin de Cocagne, l’entreprise cultive des fleurs en agriculture biologique ou raisonnée avec des femmes en insertion. Ou comment produire des bouquets éthiques et écolos tout en luttant contre les discriminations ! Une manière de valoriser et rendre attractif un travail traditionnellement féminin et souvent conduit dans des conditions peu satisfaisantes.

www.facebook.com/fleursdecocagne