De quoi parle-t-on, au juste : le Pass’Sport est un dispositif gouvernemental. Il permet aux enfants de familles modestes d’accéder à des pratiques sportives. C’est une aide financière, pour parvenir à payer l’inscription dans un club sportif.
Une décision délétère
L’actuelle ministre des sports Marie Barsacq a annoncé le recentrage de ce dispositif aux 14-17 ans (vs les 6-17 ans actuellement), sauf pour les enfants en situation de handicap.
Pourtant, la catégorie des 6–13 ans est un âge stratégique ! Parce que c’est dès l’enfance que se prennent le goût et l’habitude de la pratique, comme le rappelle Amélie Oudéa Castera, ancienne ministre des sports.
Cette décision s’inscrit dans la foulée d’une série de coupes budgétaires dans le secteur du sport :
- annulation en mars des reports de crédits initialement prévus pour 180M€,
- annulation en avril de la réserve pour 24M€, assortie d’un gel de crédits de 45M€,
- et maintenant, un « surgel » de 40M€ obligeant le ministère des sports à couper de moitié le budget du Pass’Sport !
Le sport, un atout majeur pour l’épanouissement des enfants
Le sport permet aux enfants de s’amuser, de se faire des ami.e.s, raisons déjà suffisantes de soutenir son accès aux plus modestes.
Mais c’est aussi bien plus qu’un jeu, ses vertus sont d’intérêt public, d’un point de vue sanitaire et social. La pratique sportive participe à :
Développer le lien social
L’apprentissage de la vie en collectivité, le respect des autres, de soi, et des règles du jeu sont essentiels.
Améliorer la santé physique
La France se classe 42ème sur 45 sur le taux d’enfants de 11 à 13 ans respectant les 60 minutes d’activité physique/jour préconisées par l’OMS !
L’obésité touche environ 4 % des enfants de 6 à 17 ans, et le surpoids 17% selon la Haute Autorité de Santé. L’activité sportive, avec la nutrition, est une solution évidente pour changer cette situation.
Améliorer la santé mentale
La santé mentale se dégrade rapidement en France, notamment depuis la pandémie de Covid. Chez les très jeunes filles de 10 à 14 ans, les hospitalisations ont bondi de 22% entre 2023 et 2024 ! (cf. cet article du Monde reprenant les chiffres d’une étude de la DREES – Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques). Les effets bénéfiques du sport sur le bien-être psychique sont pourtant unanimement reconnus, en particulier par la réduction du stress, de l’anxiété et de la dépression.
Pour un budget à la hauteur des enjeux
Comme le déclare Amélie Oudéa Castera, le mouvement sportif demande donc :
• Le rétablissement plein et entier du Pass’Sport,
• Que plus un seul euro ne soit retiré en gestion au budget du sport,
• Que ce budget soit a minima rétabli dans le PLF 2026 au niveau voté pour 2025 (près de 600M€).